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05.01.2011

Roman : les souvenirs...et les regrets aussi

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"Le voyage dans le passé est l'histoire des retrouvailles au goût amer entre un homme et une femme qui se sont aimés et qui croient s'aimer encore.
Louis, jeune homme pauvre mû par une « volonté fanatique », tombe amoureux de la femme de son riche bienfaiteur, mais il est envoyé quelques mois au Mexique pour une mission de confiance. La grande guerre éclate. Ils ne se reverront que neuf ans plus tard. L'amour résiste-t-il à tout ? A l'usure du temps, à la trahison, à une tragédie ?
Dans ce texte bouleversant, jamais traduit en français jusqu'à ce jour, on retrouve le savoir-faire unique de Zweig, son génie de la psychologie, son art de suggérer par un geste, un regard, les tourments intérieurs, les arrières-pensées, les abîmes de l'inconscient."

Ce que j'ai aimé dans ce texte : la poésie, une certaine musicalité dans le rythme narratif, le romantisme marquant de l'amour décrit, des sentiments exprimés et de la force émanant du personnage central masculin. Le personnage féminin est sublimé, suggéré plutôt que décrit, idéalisé de toutes façons. La problématique posée est de toute évidence toujours d'actualité : peut-on faire revivre un amour ancien ? Le souvenir n'est-il pas plus beau que la réalité ?

Le voyage dans le passé / Stefan Zweig, ed. Grasset 2008, cote R ZWE (rayon romans adultes)

Né en Autriche en 1881, mort au Brésil en 1942, auteur de romans, de pièces de théâtre et de poèmes, Stefan Zweig excelle dans la nouvelle, l'essai et la biographie.

A la toute fin du roman, un extrait d'un poème de Verlaine revient d'une manière lancinante à l'esprit du narrateur :"Dans le vieux parc solitaire et glacé, Deux spectres cherchent le passé "

Je vous propose ci-dessous une version chantée de ce poème "Colloque sentimental", dans une mélodie composée par Claude Debussy (1862-1918) et interprétée par le contre-ténor Philippe Jaroussky.

"Colloque sentimental" Paul Verlaine (1844-1896)

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.
     Leurs yeux sont morts et leur lèvres sont molles,
     Et l'on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
     Te souvient-il de notre extase ancienne ?
      Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne ?
     Ton coeur bât-il toujours à mon seul nom ?
     Toujours vois-tu mon âme en rêve ? Non.
      Ah ! Les beaux jours de bonheur indicible
      Où nous joignions nos bouches : C'est possible.
      Qu'il était bleu, le ciel, et grand l'espoir !
       L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
 Et la nuit seule entendit leurs paroles.

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