Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07.10.2016

Un roman carrossier ?

roman la bibliothèque des coeurs cabossés.jpg

La bibliothèque des cœurs cabossés / Katarina BIVALD, éd. Denoël, 2015

cote R BIV

Un roman qui a du charme, indéniablement, surtout pour une bibliothécaire. Car si, d’un point de vue strictement littéraire, ce n’est certes pas le futur Goncourt, loin de là, il a cet immense mérite, en ces temps numériques outranciers, de faire l’apologie du LIVRE. C’est déjà là un aspect si précieux qu’il aurait été triste de le négliger non ?

Je l’ai donc lu, au début avec un peu de persévérance car le style est, comment dire, un tantinet déroutant et la traduction déroutée ? Je ne saurais dire. Puis, au fur et à mesure, avec de plus en plus de plaisir tout simplement. A la fin, même si immanquablement, on se doute de l’issue de l’histoire, une espèce de suspens s’installe. Et là, pour ma part, c’était comme un petit jeu, je ne voulais pas m’arrêter de lire pour aller jusqu’au bout au plus vite et en même temps, je posais volontairement le livre car je savais que l’arrivée au point final impliquerait un adieu aux personnages et à leur petite vie. Il me semble que lorsqu’un livre vous fait cet effet-là, on peut parler de réussite n’est-ce pas ?

L’intrigue est simple : une jeune suédoise libraire, pas vraiment épanouie mais très amoureuse des livres, part en voyage (pour la première fois de sa vie) au fin fond des Etats Unis (l’Iowa), dans un bled carrément paumé, rencontrer une dame qu’elle ne connaît que par des échanges épistolaires, au cours desquels elles se sont échangées des livres. Lorsqu’elle arrive à destination, sa correspondante vient malencontreusement de décéder.

Voilà…

Déjà, pour ma part, j’aime assez ces départs aussi catégoriques qu’improbables. Ça donne le ton !

L’écriture est correcte sans être ciselée. Le parti-pris, semble-t-il, est de coller un maximum à une sorte de réalisme sobre et froid. Pas de fioritures, tu adhères ou pas. Les personnages apparaissent les uns après les autres, dissemblables bien évidemment et heureusement, dépeints de manière très vraie et sans concession, sans anticipation non plus, on les découvre au rythme de leur apparition et on suit leur évolution progressive.

Les dialogues également sont assez surprenants, pas toujours très clairs il m’a paru, mais sommes-nous nous-mêmes très pertinents dans nos échanges avec autrui ? Pas toujours, il est vrai, et c’est cette sorte de réalisme-là qui m’a plu dans ce roman : Finalement, l’auteur utilisait un « parlé » vrai plutôt qu’un ton convenu et relatait une histoire joyeusement  farfelue.

Et du coup, le lecteur est entraîné, stimulé car il ne sait pas ce qui l’attend, « tous les coups sont permis » je dirais et cela génère une avidité de lecture et une joie de découvrir les situations aussi insolites que cocasses qui sont décrites.

Avec, en toile de fond, ce rôle énorme qui est donné au LIVRE, décrit comme un véritable tremplin à tout ce que notre imaginaire, notre inconscient, notre subconscient, notre cœur, notre esprit, notre âme…peuvent nous conduire. Petit regret, la plupart des livres cités sont des best-sellers mondiaux, d’autres romans moins connus et plus personnels auraient pourtant également eu leur place dans cette histoire, si ce n’est plus.

 

Les commentaires sont fermés.