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11.02.2017

Bande dessinée, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

5926435_1-0-387657754.jpgL'inversion de la courbe des sentiments

Jean-Philippe Peyraud (Dessinateur -Scénario)

 BD PEY

 

 

L’action se situe à Paris, de nos jours. Ça ne va pas trop fort pour Robinson. Son vidéoclub n’attire plus qu’une clientèle restreinte, sa petite amie déménage en province pour aller vivre avec un autre type. La nuit qu’il vient de passer avec Amandine se conclut sur une note ridicule. Son père débarque à Paris car il vient à nouveau de se fâcher avec sa mère, et en plus, sa sœur en province s’inquiète de la disparition de Gaspard, son fils de 17 ans. Il aurait pour maîtresse une femme plus âgée que lui. Or il se trouve que justement, sa voisine a également disparu. Amandine, de son côté, retrouve son amie Charlène, de retour du Pérou où elle a laissé son amoureux. Elle est à la recherche de son père biologique, un patron de vidéoclub. Si son amie s’inquiète de cette rencontre, elle l’est surtout à cause de ses résultats d’examens. Elle craint une ablation du sein.

 

Plusieurs personnages se croisent, se cherchent, se trompent. On comprend peu à peu leurs liens. Les méprises comiques s’enchaînent. Une BD moderne, réaliste, avec des personnages attachants qui font de leur mieux pour affronter leurs problèmes, leurs doutes et leurs sentiments. C'est une BD au ton de théâtre de Boulevard. Un album choral, très rythmé, très feuilleton. On ne s'ennuie pas.  Les personnages s'enfoncent dans des problèmes qui les dépassent mais gardent la tête haute et le sens de la dérision. Des situations improbables surgissent, les mauvaises nouvelles pleuvent. Le tout est agrémenté d'une bonne dose de cynisme et d'autodérision.

 

Le dessin est sec et plus on avance dans la lecture, plus les couleurs perdent leur clinquant. Le dessin est assez minimaliste pas de fioritures, on va à l'essentiel pour suivre ces personnages. Mais ce dessin en apparence si naïf nous trompe. Alors qu'on pense que le trait se contente d'effleurer des personnages, on prend conscience que l’auteur s'est attelé à nous livrer sincèrement, presque crûment, des individus fragiles, bourrés de doutes, cherchant à se protéger maladroitement des mauvais coups que leur réserve la vie. Les illustrations ne cherchent pas à surjouer les expressions naturelles.

 

Sous le vernis d'une comédie légère se cache une représentation sensible d'une société contemporaine un peu larguée. 

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