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26.09.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

Manuel d'exil

Comment réussir son exil en trente-cinq leçons 

Velibor Colic          R COL  

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 Résumé:

Le narrateur raconte ses premières années d'exil, de 1992 à 2000. Le récit commence avec son arrivée à Rennes où il débarque totalement démuni après avoir déserté l'armée bosniaque, dans les rangs de laquelle il a vécu cinq mois d'enfer. Désespéré, sans argent ni amis, ne parlant pas le français, il se retrouve dans un foyer pour réfugiés parmi une population disparate : familles africaines, ex-soldats russes, paumés de toute espèce. L'alcool l'aide à tenir, il lui arrive de rencontrer des femmes, mais la misère est tenace. Il s'accroche à son rêve d'écriture - il a déjà publié trois livres en ex-Yougoslavie, et son expérience de la guerre fournira la matière de son premier livre en français. Après Rennes, il dérivera en Europe, à Budapest, à Prague, puis à Strasbourg où il trouvera enfin un équilibre grâce au parlement des écrivains qui lui fournit un logement stable.

 

Avis du club:

Avec une écriture poétique, pleine de fantaisie et d'humour, Velibor Colic aborde un sujet d'une grande actualité et décrit sans apitoiement la condition des réfugiés, avec une ironie féroce et tendre. La première partie s'apparente à un témoignage, elle retrace l'itinéraire d'un émigré yougoslave au milieu des années 90. Un récit qui mêle humour, dérision, finesse et profondeur.  Jamais bien là où il est, traversant l'Europe, cherchant à se fuir, n'arrivant pas à se stabiliser. Le ton est juste, authentique et offre au lecteur un éclairage intéressant sur le ressenti de ces femmes et hommes qui quittent leur pays pour une vie meilleure. Derrière l'humour, il y a aussi le dénuement, la solitude, le déclassement social jamais leurs compétences ne sont évoquées.  En se retranchant derrière l'autodérision, il décrit avec davantage de force la faim, la solitude et la pauvreté. Colic parle de l'exil, de son exil, des confessions sincères, rédigées vingt-cinq ans après, avec le recul nécessaire pour dédramatiser, sans gommer d'un trait de plume les difficultés rencontrées. 

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