UA-29669809-3 Troc Cultures : Centre Culturel - Médiathèque de Carmaux : 05-63-76-85-85

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02.06.2017

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Le "Troc Cultures" vous propose...

 

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Des bandes dessinées à découvrir

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Le prochain rendez-vous est fixé au:

Samedi 17 Juin à 16 h,

(au premier étage de la Médiathèque)

28.04.2017

DVD, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

5982.jpgLa tête haute

Emmanuelle Bercot Sara Forestier Catherine Deneuve Benoit Magimel 

DVD TET

 

 

Le parcours éducatif de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver.

Un film poignant et bouleversant, emmené par des acteurs sublimes ! La justesse et la force du scénario n’ont d’égales que celles de l’interprétation. Catherine Deneuve incarne la justice avec brio et Rod Paradot, enfant sauvage en mal d’amour, s’impose. Emmanuelle Bercot signe un drame puissant et bouleversant. La mise en scène d'Emmanuelle Bercot, par son authenticité, est pour beaucoup dans la réussite du film. Avec les accents du documentaire pour la véracité du ton et la force de la fiction pour la puissance du jeu de ses personnages, on a le cœur qui bat pour ce film grave, dur et plein d'espoir. En donnant à "La Tête Haute" une dimension sentimentale inattendue, Emmanuelle Bercot atténue la rudesse de son récit sans en amoindrir la portée dramatique.

24.04.2017

DVD, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

6794.jpgMy skinny sister

Sanna Lenken Rebecka Josephson Amy Deasismont Annika Hallin

 DVD MYS

 

  

Stella, 12 ans, rondelette et pas très sportive, voudrait ressembler à sa grande soeur Katja que tout le monde admire. Mais celle-ci cache un secret que Stella va découvrir et qui va bouleverser leur complicité.

Un premier long métrage suédois, sur l'amour et la rivalité entre deux sœurs et sur les dysfonctionnements familiaux. Un film qui aborde un problème rarement traité, le poids et les troubles alimentaires des adolescents. Ce film sensible juste et tendre, parle d’une jeunesse en souffrance. Sanna Lenken montre la violence des symptômes d’une maladie insidieuse dont les victimes se réfugient dans le déni et qui détruit leur famille entière. La réalisatrice ne donne pas de clés, pas d'explications, mais construit un univers d'émotions à la fois intériorisées et à vif. Elle nous plonge avec humour et sensibilité dans le microcosme d’une vie adolescente complètement dominée par le corps, ses désirs, et ses angoissantes perturbations.

21.04.2017

DVD, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

Rosalie-Blum-DVD.jpgRosalie Blum

Julien Rappeneau Alice Isaaz Anémone Noemie Lvovsky 

DVD ROS

  

  

Vincent Machot connaît sa vie par cœur. Il la partage entre son salon de coiffure, son cousin, son chat, et sa mère bien trop envahissante. Mais la vie réserve parfois des surprises, même aux plus prudents... Il croise par hasard Rosalie Blum, une femme mystérieuse et solitaire, qu'il est convaincu d'avoir déjà rencontrée. Mais où ? Intrigué, il se décide à la suivre partout, dans l'espoir d'en savoir plus. Il ne se doute pas que cette filature va l’entraîner dans une aventure pleine d’imprévus où il découvrira des personnages aussi fantasques qu’attachants. Une chose est sûre : la vie de Vincent Machot va changer…

 

Avec son ambiance de polar provincial, sa structure non linéaire qui enchevêtre astucieusement le destin de trois âmes solitaires et sa galerie de personnages, cette adaptation d'une bande dessinée, primée au festival d’Angoulême, s'impose comme une chronique bienveillante et mélancolique sur la solitude. On y retrouve toute l'atmosphère tendre et décalée de la bande dessinée. 

Un film plein de sensibilité, de tendresse et d'humour. Un régal de comédie pleine de bizarreries et d’humanité. Un film à rebondissements, poétique et léger. Habitée par des personnages un peu perdus, blessés ou loufoques, cette charmante romance, drôle et triste, est portée par des acteurs justes et attachants. Un conte social tendre et drôle. Une comédie douce-amère sur deux êtres paralysés par leur solitude.

13.04.2017

Bande dessinée, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

9782203089532.jpgLe crépuscule des idiots

Jean-Paul Krassinsky (Dessinateur)

 BD KRA

  

  

Dans les monts gelés de Jigokudani, une capsule spatiale s'écrase avec à son bord un singe rhésus. Ce dernier, pris pour une divinité par les macaques du clan de Taro, profite de la situation et met en place le culte de Diou. Mais cette influence grandissante sur le peuple des singes ne plaît pas à Taro, le chef du clan.

Une satire sociale et religieuse finement pensée, au graphisme magnifique et très travaillé. C'est drôle, absurde, décalé et impertinent. Cette bande dessinée offre une réflexion pertinente sur la place du divin dans nos sociétés, illustré par de sublimes aquarelles. L'auteur propose une parabole aussi drôle que cruelle sur l'idée de dieu et de ce qu'en ont fait les hommes. Il réussit à aborder la religion, la croyance et la foi avec humour et sans porter de jugement. Cette bande dessinée nous interpelle et nous rappelle qu'il faut toujours garder un esprit critique sur la religion. L’auteur met en valeur le danger que représente une soumission totale à une religion et à ceux qui nous l'impose. Entre prophéties, leadership et doutes, l’auteur dévoile un reflet de notre société actuelle.

10.04.2017

Bande dessinée, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

etunwan-celui-qui-regarde-bd-volume-1-simple-257735.jpgEtunwan, celui qui regarde

Thierry Murat (Dessinateur et Scénario)

 BD MUR

   

 

13 juin 1867. Joseph Wallace est photographe à Pittsburgh. Marié à Marjorie, il a deux beaux enfants et son quotidien de portraitiste de notables et de leurs familles, lui assure un revenu confortable. Et pourtant, le voilà dans le train pour Saint-Louis rejoindre une mission d’exploration scientifique qui prendra route vers les immenses territoires à l’ouest du Mississipi, afin de gagner les Montagnes Rocheuses. L’expédition, dirigée par le Docteur Walter, est financée par le gouvernement afin d’explorer de nouvelles zones à cartographier et découvrir s’il y a de nouveaux gisements d’or ou de charbon, ou de nouvelles terres à coloniser. Composée des plus éminents scientifiques de la côte Est, Joseph Wallace est là pour photographier les régions traversées. Le voyage devrait durer plusieurs mois. Ce voyage, qui ne sera pas le dernier pour Joseph Wallace, et particulièrement sa rencontre avec les Indiens Sioux Oglalas, va bouleverser sa vie et la pratique de son art… Il va devenir Étunwan, Celui-qui-regarde.

 

Un récit qui vous happe par sa beauté, sa lenteur, sa puissance, par son propos et sa réflexion sur l'image, qui fait le lien entre dessin et photographie. Thierry Murat présente ses dessins comme des négatifs de photos argentiques. L’auteur à travers la photographie défend la nécessité de garder la mémoire des traditions et de la sagesse indienne. Ce livre est un magnifique voyage introspectif sur la vie et la conquête de l'Ouest, une confrontation entre deux mentalités, deux visions de la vie. Sous couvert de missions scientifiques, le gouvernement explorait et prenait possession de ces espaces vierges. Poussé par la soif de conquête et de progrès, l'état brisait, écrasait ceux qui entravaient son avancée. Le photographe Joseph Wallace face à la quiétude et l'harmonie trouvées auprès des indiens, voit ses certitudes vaciller. Il va connaître « un détachement lent, progressif, physique et cérébral » qui va peu à peu l'éloigner de son milieu d'origine.  Une belle chronique humaniste dans les États-Unis du XIXème siècle. Un livre magnifique et émouvant.

07.04.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

9782260021339_1_75.jpgLa petite femelle

Philippe Jaenada   R JAE

 

 

 

 

En Mars 1951, Pauline Dubuisson tue son amant à coups de révolver. Son passé ne plaide pas en sa faveur et elle est condamnée dans l'approbation générale. Son procès est très médiatisé.

Que Pauline soit coupable, Philippe Jaenada n’en disconvient pas, mais il cherche à comprendre pourquoi personne n’a jamais voulu écouter ce que Pauline avait à dire, elle qui, durant tout cette horrible affaire, n’a jamais menti. Ce roman est le récit de la quête interminable, quasi obsessionnelle, que Philippe Jaenada a menée pour révéler la vérité la plus intime de cette femme.

 

L'auteur va mener une enquête policière, journalistique et historique très minutieuse et détaillée et tenter de réhabiliter Pauline. Un travail de documentation colossal, un roman puissant et passionnant écrit à la fois avec obsession, émotions et recul sur une fille en marge. Une histoire sombre rapportée avec un souci d'exactitude, mais aussi avec humour grâce aux nombreuses digressions propres à l'auteur. Jaenada nous brosse un portrait très éloigné de la meurtrière froide et monstrueuse. En épinglant savoureusement les injustices, il nous présente une femme indépendante, en avance sur son temps condamnée par les conventions étriquées des hommes. C’est l'histoire d'un acharnement judiciaire envers une femme incapable de se faire comprendre et trop fière pour se défendre contre certains requins des Tribunaux (avocat, procureur, juge). Philippe Jaenada ne la réhabilite pas, il montre simplement que son procès n'aura été qu'une vague fumisterie.

Jaenada ne s'attache qu'à l'authenticité des faits qu'il reprend un à un, relisant tous les témoignages, tous les rapports, toutes les archives, tous les documents la concernant. La Petite femelle se lit ainsi comme une formidable enquête policière. Pauline est fascinante, insaisissable, tragique, et donc ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente. Le fait que l'auteur ne se cantonne pas à la vie de Pauline DUBUISSON permet d'apprendre des choses sur les périodes et les contextes traversés…. Malgré le tragique du sujet, l'auteur sait aussi relativiser et garder un humour qui contribue au plaisir de cette lecture.

03.04.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

41YA9eNU6FL._SX195_.jpgLa cheffe, roman d'une cuisinière

Marie NDiaye    R NDI

 

 

 

 

Le narrateur, cuisinier, raconte la vie et la carrière de la Cheffe, une cuisinière installée à Bordeaux qui a connu une période de gloire, et dont il a longtemps été l’assistant – et l’amoureux sans retour.

Née dans une famille d’ouvriers agricoles, cette adolescente ascétique et déterminée devient employée de maison très jeune. Elle va découvrir l’art culinaire en préparant les repas pour ses premiers employeurs. Dès le premier dîner, elle met en œuvre ce qui sera la base de sa gastronomie future : sécheresse, sévérité, simplicité. Quelque temps plus tard, elle ouvre un restaurant, La Bonne Heure, où le tout-Bordeaux se presse. Dès son embauche, le narrateur se dévoue corps et âme à sa patronne. Il deviendra au fil des années son confident et ami, mais jamais son amant. La vie de la Cheffe, entièrement vouée à l’invention culinaire, semble parfaitement réglée. Son malheur vient de sa fille unique, un concentré d’aigreur, de rancune et de frivolité. Après avoir suivi des études de commerce, la jeune fille fait main basse sur le restaurant de sa mère, qui n’oppose aucune résistance. Elle y applique des règles de marketing absurdes, contrevenant à l’esprit janséniste originel, et le restaurant se voit retirer son étoile. La cuisinière met alors la clef sous la porte et disparaît, laissant le narrateur anéanti. Cependant la Cheffe n’en a pas fini avec la vie ni avec la cuisine… 

 

Laissez-vous entraîner dans une ribambelle de saveurs et d'épices à travers le parcours d'une jeune prodige de la gastronomie. La cuisine, qui est au centre du récit, est vécue comme une aventure spirituelle, presque un état de la sainteté. L’émotion grandit au fur et à mesure de la lecture, jusqu’à la dernière ligne.  Au fil des souvenirs et anecdotes une quête d'identité se dessine. Ce roman rend un bel hommage avec une maîtrise parfaite de la langue ! Un roman tout simplement savoureux et captivant !

10.03.2017

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Le prochain rendez-vous est fixé au:

Samedi 25 Mars à 16 h,

(au premier étage de la Médiathèque)

 

25.02.2017

DVD, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

 269651.jpgUmrika

Prashant Nair Suraj Sharma Tony Revolori Prateik Babbar

DVD UMR

 

 

Les habitants de Jivatpur sont galvanisés par le voyage de l’un d’entre eux, parti conquérir «Umrika». L’Amérique, ils la découvrent à travers les cartes postales qu’il envoie. Mais quand il cesse d’écrire, son petit frère se lance à sa recherche.

 

Dépaysante et humaine, cette comédie dramatique est à la fois belle et poignante. Le film aborde des thèmes aussi graves que l'immigration, le fossé entre les cultures, le décalage entre grandes villes et la vie à la campagne. On se régale de la vision naïve et décalée de l'Amérique qu'ont les indiens du petit village. Dépaysante et humaine, cette comédie dramatique déconstruit habilement les fantasmes et mythologies des eldorados, quels qu’ils soient. Une jolie découverte illuminée par le comédien Suraj Sharma. Ce film sensible, généreux et bourré de charme traite avec subtilité des rêves d'évasion et de la fascination qu'exercent l'Amérique et les cultures occidentales sur des peuples privés d'opulence.

Prashant Nair aborde des thèmes aussi graves que l’immigration, le fossé entre les cultures, le décalage entre les grandes villes et la vie à la campagne, avec un humour teinté d’une réjouissante ironie. On se régale de la vision très naïve et décalée de l’Amérique qu’ont les Indiens du petit village.

21.02.2017

DVD, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

Fatima_ORIGINAL.jpgFatima 

Philippe Faucon Soria Zeroual Zeroual Zita Hanrot 

DVD FAT

 

 

 

Fatima vit seule avec ses deux filles: Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont sa fierté, son moteur, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.

 

Ce film aborde avec subtilité plusieurs thèmes: l'adaptation, l'illettrisme, le racisme, l’intégration, le dialogue entre générations. Les actrices sont formidables. Le film est court et riche, profondément humain, émouvant et enrichissant. Un film touchant, lumineux et humaniste ! Le réalisateur pose un regard sobre et bienveillant tout en dénonçant les affronts du quotidien que subit cette femme. 

 

Philippe Faucon aborde la difficulté de l'intégration traité avec délicatesse et sensibilité. Aucune musique additionnelle ne vient ajouter un surcroît d'émotion, le scénario avance avec une infinie douceur. Le film nous séduit par sa profonde humanité. Il signe de beaux portraits, à travers deux générations, questionne l'identité comme la dignité. Ce film subtil et poignant pose des questions simples mais essentielles. Un attachant portrait de femme qui est aussi une subtile analyse sociale.

17.02.2017

Bande dessinée, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

Josephine-Baker.jpgJoséphine Baker

Catel Muller (Dessinateur), José-Louis Bocquet (Scénario)

 

BD BOC

 

 

 

 

Entre glamour et humanisme, la vie tumultueuse de la première star mondiale noire. Joséphie Baker a 20 ans quand elle débarque à Paris en 1925. En une seule nuit, la petite danseuse américaine devient l'idole des Années Folles, fascinant Picasso, Cocteau, Le Corbusier ou Simenon. Dans le parfum de liberté des années 1930, Joséphine s'impose comme la première star noire à l'échelle mondiale, de Buenos Aires à Vienne, d'Alexandrie à Londres. Après la guerre et son engagement dans le camp de la résistance française, Joséphine décide de se vouer à la lutte contre la ségrégation raciale. La preuve par l'exemple : au cours des années 1950, dans son château des Milandes, elle adopte douze orphelins d'origines différentes, la tribu arc-en-ciel. Elle chantera l'amour et la liberté jusqu'à son dernier souffle. 

 

Catel Muller et José-Louis Bocquet poursuivent leur hommage aux femmes engagées qui ont marqué leur temps. Ils nous dressent le portrait d'une femme aux idéaux sociaux et politiques forts qu'elle défendra jusqu'à son dernier souffle. L'ouvrage revient sur des épisodes peut-être moins connus de la vie de Joséphine Baker, à commencer par ses nombreux engagements politiques. 

 

Portrait d'une danseuse originaire du Missouri devenue la première star noire mondiale et qui s'est engagée dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et dans la lutte contre le racisme. Joséphine Baker, chanteuse, danseuse, actrice, résistante, avait un seul but s'élever de la misère d'où elle est issue. Au-delà de l'image très stéréotypée de cette artiste, danseuse au costume exotique et au déhanché légendaire, les auteurs nous montrent à quel point elle était une artiste complète, accomplie, qui a traversé les nombreuses épreuves de son époque avant de parvenir à la reconnaissance.

 

La bande dessinée est séquencée en courts chapitres chronologiques, résumant les étapes importantes de la vie de l'artiste. Les dessins de Catel Muller rendent bien la luminosité de la danseuse avec une mention spéciale pour les visages étonnamment expressifs. Un roman graphique d'une grande richesse et qui rend un bel hommage à cette artiste talentueuse qui parvint à s'imposer en véritable icône. Un travail rigoureux et soigné.

11.02.2017

Bande dessinée, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

5926435_1-0-387657754.jpgL'inversion de la courbe des sentiments

Jean-Philippe Peyraud (Dessinateur -Scénario)

 BD PEY

 

 

L’action se situe à Paris, de nos jours. Ça ne va pas trop fort pour Robinson. Son vidéoclub n’attire plus qu’une clientèle restreinte, sa petite amie déménage en province pour aller vivre avec un autre type. La nuit qu’il vient de passer avec Amandine se conclut sur une note ridicule. Son père débarque à Paris car il vient à nouveau de se fâcher avec sa mère, et en plus, sa sœur en province s’inquiète de la disparition de Gaspard, son fils de 17 ans. Il aurait pour maîtresse une femme plus âgée que lui. Or il se trouve que justement, sa voisine a également disparu. Amandine, de son côté, retrouve son amie Charlène, de retour du Pérou où elle a laissé son amoureux. Elle est à la recherche de son père biologique, un patron de vidéoclub. Si son amie s’inquiète de cette rencontre, elle l’est surtout à cause de ses résultats d’examens. Elle craint une ablation du sein.

 

Plusieurs personnages se croisent, se cherchent, se trompent. On comprend peu à peu leurs liens. Les méprises comiques s’enchaînent. Une BD moderne, réaliste, avec des personnages attachants qui font de leur mieux pour affronter leurs problèmes, leurs doutes et leurs sentiments. C'est une BD au ton de théâtre de Boulevard. Un album choral, très rythmé, très feuilleton. On ne s'ennuie pas.  Les personnages s'enfoncent dans des problèmes qui les dépassent mais gardent la tête haute et le sens de la dérision. Des situations improbables surgissent, les mauvaises nouvelles pleuvent. Le tout est agrémenté d'une bonne dose de cynisme et d'autodérision.

 

Le dessin est sec et plus on avance dans la lecture, plus les couleurs perdent leur clinquant. Le dessin est assez minimaliste pas de fioritures, on va à l'essentiel pour suivre ces personnages. Mais ce dessin en apparence si naïf nous trompe. Alors qu'on pense que le trait se contente d'effleurer des personnages, on prend conscience que l’auteur s'est attelé à nous livrer sincèrement, presque crûment, des individus fragiles, bourrés de doutes, cherchant à se protéger maladroitement des mauvais coups que leur réserve la vie. Les illustrations ne cherchent pas à surjouer les expressions naturelles.

 

Sous le vernis d'une comédie légère se cache une représentation sensible d'une société contemporaine un peu larguée. 

06.02.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

4987230_6_0c25_la-couverture-de-crepuscule-du-tourment-de_67faa5e7b03a48f2d1e2722d52a00223.jpgCrépuscule du tourment

Léonora Miano 

R MIA

 

 

De nos jours, quelque part en Afrique subsaharienne, au Cameroun peut-être, quatre femmes s'adressent successivement au même homme : sa mère, la femme a laquelle il a tourné le dos parce qu'il l'aimait trop et mal, celle qui partage sa vie parce qu'il n'en est pas épris, sa soeur enfin. À celui qui ne les entend pas, toutes dévoilent leur vie intime, relatant parfois les mêmes épisodes d'un point de vue différent. Chacune fait entendre un phrasé particulier, une culture et une sensibilité propres. Elles ont en commun, néanmoins, une blessure secrète : une ascendance inavouable, un tourment identitaire reçu en héritage, une difficulté à habiter leur féminité... Les épiphanies de la sexualité côtoient, dans leurs récits, des propos sur la grande histoire qui, sans cesse, se glisse dans la petite. D'une magnifique sensualité, ce roman choral, porté par une langue sculptée en orfèvre, restitue un monde d'autant plus mystérieux qu'il nous est étranger... et d'autant plus familier qu'il est universel.

 

Léonora Miano, c'est une voix libre , qui n'a de cesse dans son oeuvre de présenter l'Afrique Noire en dehors des clichés inhérents au traitement médiatique de base, sans pour autant sombrer dans un voyeurisme indélicat.

L'auteur décrypte les travers et les poncifs des différentes religions qui imposent leurs diktats, ordonnés par les hommes et imposés en particulier aux femmes pour les asservir. Quatre femmes se livrent à un homme, sa mère, son ex, sa compagne, sa sœur. Au fil de leurs monologues, apparaît l'histoire complexe d'une famille, ses secrets et ses non-dits. On entrevoit aussi un parallèle entre ces femmes, en recherche de liberté, d'émancipation et le continent africain.

Léonora Miano, nous plonge dans un monde de croyances, de magie et de superstitions. Son écriture est révélatrice d'un combat pour faire retrouver ses racines à un peuple qui s'est laissé déposséder de ses propres traditions. Une histoire poignante, une écriture particulière pour chaque femme, un livre dense et envoûtant. Une très belle écriture, lyrique, poétique au service d'une peinture tellement vrai des sentiments des femmes africaines.

04.02.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

 

Le-cas-Noah-Zimmerman.jpgLe cas Noah Zimmerman

Sharon Guskin   

RP GUS

 

 

Janie est une célibataire endurcie, alors rien de surprenant à ce qu’elle décide de garder le bébé conçu avec un parfait inconnu sur une plage en vacances. Mais quatre ans plus tard, élever seule le petit Noah ne s’avère pas être une mince affaire : cauchemars à répétition et troublantes références à des scènes de violence perturbent terriblement le garçonnet. Quand Janie le couche le soir, il réclame sa vraie maman et demande à rentrer chez lui… Aucun médecin n’est capable de diagnostiquer ce mal, alors quand Janie découvre l’existence d’un certain Dr Anderson, psychiatre ayant fait de nombreuses recherches sur la réincarnation, elle tente sa chance auprès de lui. Elle ignore cependant qu’Anderson est atteint d’aphasie (un trouble du langage assez rare) et qu’il est sur la sellette. Pour le docteur, le cas Noah Zimmerman pourrait renverser la tendance et lui permettre de briller enfin aux yeux de tous. Encore faut-il découvrir si Noah est véritablement habité par l’esprit d’un autre.

 

Un premier roman bien écrit, fluide, dont l'intrigue est bien ficelée et les actions s'enchaînent facilement. Une lecture hypnotisante. Ecrire sur la réincarnation n'est pourtant pas facile et nombreux sont les écueils à éviter pour que le livre ne prenne une dimension trop paranormale. Une histoire qui s’appuie sur des articles scientifiques issus de travaux de recherches universitaires et qui perturbe nos croyances. Un roman troublant où il est question de justice, non de vengeance.

 

Entre réalité et fantastique, entre un foisonnement de relations humaines et une enquête pleine de suspense et de rebondissements, le lecteur se laisse simplement emporter par les mots de l'auteur et cette histoire.

 

Ce polar permet au lecteur de se poser beaucoup de questions sur ce qu'il y a après la mort. Mais au-delà de ce thème, ce sont les drames familiaux qui sont mis en exergues. Comment vivre avec un enfant qui à des des besoins très spécifiques ?