UA-29669809-3 Les coups de coeur du Club : Centre Culturel - Médiathèque de Carmaux : 05-63-76-85-85

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11.07.2017

DVD, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

LA SAISON DES FEMMES saison.jpg

De Leena Yadav

Avec Tannishtha ChatterjeeRadhika ApteSurveen Chawla  

DVD SAI

 

Résumé:

Inde, Etat du Gujarat, de nos jours. Dans un petit village, quatre femmes osent s'opposer aux hommes et aux traditions ancestrales qui les asservissent. Portées par leur amitié et leur désir de liberté, elles affrontent leurs démons, et rêvent d'amour et d'ailleurs.

Avis du club:

Une ode magnifique et nécessaire à celles qui, tous les jours par leur optimisme et leur courage font reculer les formes d’oppression dont sont encore trop souvent victimes les femmes. Ce film détourne certains codes de Bollywood pour raconter l’émancipation de quatre indiennes dans un petit village du Gujarat. Avec plus ou moins de finesse, mais une incontestable audace. Une nouvelle preuve de la vitalité et de l’originalité du cinéma indien. Ce brûlot féministe, magnifiquement interprété, mêle la colère avec les danses. Si les héroïnes restent des archétypes (la veuve, la femme battue, la prostituée), Leena Yadav déploie une vraie énergie dans la mise en scène et on ne peut être que révolté, comme ces jeunes femmes, par la vie qu'on leur promet. Un beau film qui raconte la violence machiste sans verser dans la caricature.

07.07.2017

Bande dessinée, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

Elle s'appelait Tomojitomoji.jpg

Jirô Taniguchi (Dessinateur)                      MAN TAN

 

 

 

 

Résumé:

Taniguchi met ici en scène la rencontre entre deux adolescents dans le Japon de l'entre-deux guerres (1925-1932). Tomoji vit dans la campagne japonaise au nord du mont Fuji tandis que Fumiaki fait ses premiers pas de photographe à Tokyo. L'auteur nous fait découvrir avec sa sensibilité habituelle ce qui va unir ces personnages. Une histoire inspirée de personnages réels qui fonderont par la suite une branche dérivée du bouddisme.

Avis du club:

Taniguchi s'essaye pour la première fois à la biographie historique. Il fait le portrait de Tomiji Uchida, la créatrice d'un temple bouddhiste. Une jeune fille exemplaire, qui pourtant, n'a pas eu la vie facile. Sa vie est jalonnée de tragédies familiales lourdes à porter dans ce Japon ancien. L'auteur ne bascule jamais dans le pathos, le larmoyant mais dans l'ordre des choses : la vie, la mort, les naissances, les départs, les peines, les joies et une vie qui doit continuer.

Taniguchi est dans la contemplation, la délicatesse et le calme. Le trait réaliste, tout en finesse et élégance, est en parfaite harmonie avec les émotions qui se dégagent de ce portrait. La poésie des sens opère toujours dans ses illustrations exquises, détaillées. Un vent romanesque souffle sur ce livre plutôt intimiste. Pas d'action, pas de surprise non plus, la fin est annoncée dès le début. C'est beau, humble et délicat. Les dessins sont doux, paisibles et emplis de sérénité.

04.07.2017

Bande dessinée, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

Culottées - Tome 1 et 2

Pénélope Bagieu (Scénario - Dessinateur)           BD BAG 1 - 2

                             Culottees 1.jpgCulottees 2.jpg

Résumé:

Tome 1 : Guerrière apache ou sirène hollywoodienne, gynécologue ou impératrice. Pénélope Bagieu dresse le portrait de quinze femmes combattantes et hors normes qui ont bravé la pression sociale de leur époque et inventé leur destin.

Tome 2 : Des femmes qui ne font que ce qu'elles veulent: deuxième volet ! Sonita, rappeuse afghane et exilée militante; Thérèse, bienfaitrice des mamies parisiennes; Nellie, journaliste d'investigation au XIXe siècle ; Cheryl, athlète marathonienne ; Phulan, reine des bandits et figure des opprimés en Inde. "Les Culottées" ont fait voler en éclat les préjugés. Quinze nouveaux portraits drôles et sensibles de femmes contemporaines qui ont inventé leur destin.

 Avis du club:

Pénélope Bagieux nous parle de femmes qui ont bousculé les convenances et les mentalités. Nous découvrons à travers sa plume leurs vies incroyables.  Cet album est un bel hommage aux femmes connue, reconnue ou anonyme. Chacune de ses grandes dames a œuvré à son échelle et a apporté sa pierre à l'édifice sociétale. Des femmes combattantes et hors normes qui ont bravé la pression sociale de leur époque et inventé leur destin. Ces dames qui ont révolutionnées à leurs manières le féminisme ! Avec de belles illustrations, l’auteur résume leurs histoires de vie avec beaucoup d'humour. Ces histoires sont très documentées, traitées avec finesse. L’auteur met en lumière le parcours de femmes remarquables, qui grâce à leurs énergies, leurs talents, leurs forces ont réussies à imposer leurs idées, la reconnaissance de leur travail et surtout d'imposer leur liberté de pensée. Des femmes extraordinaires qui n'ont jamais renoncé à leurs rêves. 

30.06.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

Arrête avec tes mensonges philippe-besson_mensonges.jpg

Philippe Besson           R BES

 

 

 

 

Résumé:

Quand j’étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. » J’inventais si bien les histoires, paraît-il, qu’elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J’ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier. Aujourd’hui, voilà que j’obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre. Autant prévenir d’emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale. Mais un amour, quand même. Un amour immense et tenu secret. Qui a fini par me rattraper.

 Avis du club:

Philippe Besson nous offre un roman autobiographique qui revient sur son adolescence et plus particulièrement sur sa première histoire d'amour. Un amour clandestin entre deux jeunes garçons dans les années 80 qui va être à l'origine de tous ses romans. Des thèmes récurrents tels que l'abandon, la difficulté d'être soi, la perte ou encore le manque en seront le fruit. Notamment dans « Se résoudre aux adieux », « Un garçon d'Italie » ou encore « Son frère » (dont le héros s'appelle Thomas Andrieu). Un roman bouleversant, intense, douloureux et mélancolique. D'une grande sensibilité, l'écriture, poignante, embrasse ce récit remarquable. L’auteur s’interroge, comment vit-on la différence, l'homosexualité, en fonction du milieu auquel on appartient, de l'éducation que l'on a reçu, des préjugés ? de l'époque ? Est-il possible pour tout le monde d'en parler librement ? Le dernier roman de Philippe Besson est un livre touchant, sensible, loin des clichés et des préjugés. C'est une histoire de passion et de douleur, un amour qui ne se joue pas qu'à deux et dont la plus grande des difficultés réside avant tout dans l'acceptation de soi.

27.06.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

La sonate à Bridgetower sonate.jpg

Emmanuel Dongala              R DON

 

 

 

 

Résumé:

En 1789 débarque à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, neuf ans, accompagné de son père qui le rêve en Mozart. Fils d'un Nègre de la Barbade et d'une Polonaise, élève de Haydn, le garçon démarre une carrière qui se poursuivra bientôt en Angleterre et l'amènera à devenir ami avec Beethoven qui lui écrira une de ses plus belles sonates. Un roman avec pour toile de fond la condition des Noirs qui mêle aux bouleversements politiques et sociaux suscités par les idées des Lumières ceux du monde de la musique et des sciences.

Avis du club:

Le fond de ce livre qui retrace le parcours initiatique d'un violoniste virtuose tombé dans l'oubli, traite avant tout des multiples visages de la condition noire en Europe et dans les colonies. Etre noir ou métisse, même faisant parti de l'élite noire, qui existe bel et bien au sein de l'aristocratie européenne, est difficile. La musique habite ce livre de bout en bout à travers les rencontres du jeune George avec Mozart, Haydn, ou encore Beethoven. Nous y croisons également quelques grandes figures tels Condorcet, Olympe de Gouges ou encore Camille Desmoulins. La simplicité de l'écriture et le rythme de la narration maintiennent l'intérêt du lecteur malgré la complexité du récit, passant du parcours mouvementé d'un enfant célèbre à l'observation approfondie de son évolution tant psychologique que musicale. Cette fiction inspirée de faits réels est bien documentée, portée par une écriture riche l’auteur nous raconte les grands mouvements politiques, artistiques et scientifiques comme la fin de l'esclavage, la révolte du peuple français, l'émancipation des femmes et où bien sûr la musique est omniprésente. 

23.06.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

No home no home.jpg

Yaa Gyasi          R GYA

 

 

 

 

Résumé:

Maama, esclave Ashanti, s’enfuit de la maison de ses maîtres Fantis durant un incendie, laissant derrière elle son bébé, Effia. Plus tard, elle épouse un Ashanti, et donne naissance à une autre fille, Esi. Ainsi commence l’histoire de ces deux demi-sœurs, Effia et Esi, nées dans deux villages du Ghana à l’époque du commerce triangulaire au XVIIIe siècle. Effia épouse un Anglais et mène une existence confortable dans le fort de Cape Coast, sans savoir que  Esi, qu’elle n’a jamais connue, est emprisonnée dans les cachots du fort, vendue avec des centaines d’autres victimes d’un commerce d’esclaves florissant avant d’être expédiée en Amérique où ses enfants et petits-enfants seront eux aussi esclaves. Grâce à un collier transmis de génération en génération, l’histoire se tisse d’un chapitre à l’autre : un fil suit les descendants d’Effia au Ghana à travers les siècles, l’autre suit Esi et ses enfants en Amérique.

 

Avis du club:

Yaa Gyasi aborde l'histoire de l'esclavage, des prémices du commerce triangulaire en Afrique aux esclaves noirs d'Amérique, à travers le destin d'une famille. Issues du même arbre généalogique, deux lignées se retrouvent directement impactées, l'une connaîtra l'esclavage, l'autre luttera pour préserver sa liberté. Yaa Gyasi offre une galerie de personnages aux fortes personnalités dont les vies ont été façonnées par la loi du destin. C'est un roman sur la transmission, l'identité, et l'amour dans ce qu'il a de plus puissant. Tous les personnages sont extraordinairement humains et attachants, c'est très bien écrit, jamais larmoyant, très réaliste. Un roman formidablement bien documenté sans jamais tomber dans le jugement de valeur. C'est une analyse approfondie de l'histoire de la Côte d'Or, actuellement le Ghana, doublée d'une profonde réflexion sur l'esclavage. On en apprend beaucoup aussi sur les conditions de vie dans les fermes de coton, sur les lois traitant des droits des personnes noires de peau aux USA. 

20.06.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

Notre histoire Pingru et Meitang  pingru.jpg

Rao Pingru        R PIN 

 

 

 

Résumé:

En 2008, à la mort de sa femme Meitang, Rao Pingru entreprend de conjurer le deuil par l'encre et l'aquarelle en retraçant, in memoriam et en dessin, le destin de sa famille. Dans son appartement shanghaïen, le vieil homme se souvient du sel des jours qu'il a partagés avec Meitang et de leur vie rythmée par les battements d'une Chine en ébullition. De sa petite enfance à son mariage avec celle qui porte aux lèvres " une touche d'écarlate ", de son engagement militaire lors de la guerre contre le Japon à son internement dans un camp de rééducation où il resta vingt ans, de l'établissement de sa famille à Shanghai à la maladie de son épouse, Rao Pingru restitue dans cette histoire les jours de fête comme les jours difficiles et livre une œuvre qui ne ressemble à aucune autre, une vie dessinée à l'échelle de la Chine.

 Avis du club:

Ce récit à la fois tendre, grave et poétique évoque la petite et la grande histoire. Rao Pingru parle des évolutions politiques du pays donnant à lire un témoignage fort sur la vie des héros ordinaires de la Chine du siècle passé. Ce livre est le témoignage d'une vie, accompagné d'illustrations de l'auteur et d'anecdotes passionnantes, drôles, gourmandes, historiques. Une magnifique histoire d'amour, riche en anecdotes et en enseignement sur les traditions de la Chine du 20ème siècle. Avec une très belle écriture et des dessins originaux, il nous parle de sa vie en Chine des années 1930 à 2008, d’une époque bouleversée par les événements. Un livre étonnant qui témoigne de la tradition chinoise: mœurs, nourriture, discipline. Les dessins mettent à jour l'évolution de la vie de tous les jours: le passage de l'insouciance à une vie difficile liée aux successions de régimes politiques. Ce livre nous montre la place de la tradition, de l'écrit, de la nourriture et traduit bien la nostalgie de l'auteur.

28.04.2017

DVD, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

5982.jpgLa tête haute

Emmanuelle Bercot Sara Forestier Catherine Deneuve Benoit Magimel 

DVD TET

 

 

Le parcours éducatif de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver.

Un film poignant et bouleversant, emmené par des acteurs sublimes ! La justesse et la force du scénario n’ont d’égales que celles de l’interprétation. Catherine Deneuve incarne la justice avec brio et Rod Paradot, enfant sauvage en mal d’amour, s’impose. Emmanuelle Bercot signe un drame puissant et bouleversant. La mise en scène d'Emmanuelle Bercot, par son authenticité, est pour beaucoup dans la réussite du film. Avec les accents du documentaire pour la véracité du ton et la force de la fiction pour la puissance du jeu de ses personnages, on a le cœur qui bat pour ce film grave, dur et plein d'espoir. En donnant à "La Tête Haute" une dimension sentimentale inattendue, Emmanuelle Bercot atténue la rudesse de son récit sans en amoindrir la portée dramatique.

24.04.2017

DVD, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

6794.jpgMy skinny sister

Sanna Lenken Rebecka Josephson Amy Deasismont Annika Hallin

 DVD MYS

 

  

Stella, 12 ans, rondelette et pas très sportive, voudrait ressembler à sa grande soeur Katja que tout le monde admire. Mais celle-ci cache un secret que Stella va découvrir et qui va bouleverser leur complicité.

Un premier long métrage suédois, sur l'amour et la rivalité entre deux sœurs et sur les dysfonctionnements familiaux. Un film qui aborde un problème rarement traité, le poids et les troubles alimentaires des adolescents. Ce film sensible juste et tendre, parle d’une jeunesse en souffrance. Sanna Lenken montre la violence des symptômes d’une maladie insidieuse dont les victimes se réfugient dans le déni et qui détruit leur famille entière. La réalisatrice ne donne pas de clés, pas d'explications, mais construit un univers d'émotions à la fois intériorisées et à vif. Elle nous plonge avec humour et sensibilité dans le microcosme d’une vie adolescente complètement dominée par le corps, ses désirs, et ses angoissantes perturbations.

21.04.2017

DVD, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

Rosalie-Blum-DVD.jpgRosalie Blum

Julien Rappeneau Alice Isaaz Anémone Noemie Lvovsky 

DVD ROS

  

  

Vincent Machot connaît sa vie par cœur. Il la partage entre son salon de coiffure, son cousin, son chat, et sa mère bien trop envahissante. Mais la vie réserve parfois des surprises, même aux plus prudents... Il croise par hasard Rosalie Blum, une femme mystérieuse et solitaire, qu'il est convaincu d'avoir déjà rencontrée. Mais où ? Intrigué, il se décide à la suivre partout, dans l'espoir d'en savoir plus. Il ne se doute pas que cette filature va l’entraîner dans une aventure pleine d’imprévus où il découvrira des personnages aussi fantasques qu’attachants. Une chose est sûre : la vie de Vincent Machot va changer…

 

Avec son ambiance de polar provincial, sa structure non linéaire qui enchevêtre astucieusement le destin de trois âmes solitaires et sa galerie de personnages, cette adaptation d'une bande dessinée, primée au festival d’Angoulême, s'impose comme une chronique bienveillante et mélancolique sur la solitude. On y retrouve toute l'atmosphère tendre et décalée de la bande dessinée. 

Un film plein de sensibilité, de tendresse et d'humour. Un régal de comédie pleine de bizarreries et d’humanité. Un film à rebondissements, poétique et léger. Habitée par des personnages un peu perdus, blessés ou loufoques, cette charmante romance, drôle et triste, est portée par des acteurs justes et attachants. Un conte social tendre et drôle. Une comédie douce-amère sur deux êtres paralysés par leur solitude.

13.04.2017

Bande dessinée, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

9782203089532.jpgLe crépuscule des idiots

Jean-Paul Krassinsky (Dessinateur)

 BD KRA

  

  

Dans les monts gelés de Jigokudani, une capsule spatiale s'écrase avec à son bord un singe rhésus. Ce dernier, pris pour une divinité par les macaques du clan de Taro, profite de la situation et met en place le culte de Diou. Mais cette influence grandissante sur le peuple des singes ne plaît pas à Taro, le chef du clan.

Une satire sociale et religieuse finement pensée, au graphisme magnifique et très travaillé. C'est drôle, absurde, décalé et impertinent. Cette bande dessinée offre une réflexion pertinente sur la place du divin dans nos sociétés, illustré par de sublimes aquarelles. L'auteur propose une parabole aussi drôle que cruelle sur l'idée de dieu et de ce qu'en ont fait les hommes. Il réussit à aborder la religion, la croyance et la foi avec humour et sans porter de jugement. Cette bande dessinée nous interpelle et nous rappelle qu'il faut toujours garder un esprit critique sur la religion. L’auteur met en valeur le danger que représente une soumission totale à une religion et à ceux qui nous l'impose. Entre prophéties, leadership et doutes, l’auteur dévoile un reflet de notre société actuelle.

10.04.2017

Bande dessinée, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

etunwan-celui-qui-regarde-bd-volume-1-simple-257735.jpgEtunwan, celui qui regarde

Thierry Murat (Dessinateur et Scénario)

 BD MUR

   

 

13 juin 1867. Joseph Wallace est photographe à Pittsburgh. Marié à Marjorie, il a deux beaux enfants et son quotidien de portraitiste de notables et de leurs familles, lui assure un revenu confortable. Et pourtant, le voilà dans le train pour Saint-Louis rejoindre une mission d’exploration scientifique qui prendra route vers les immenses territoires à l’ouest du Mississipi, afin de gagner les Montagnes Rocheuses. L’expédition, dirigée par le Docteur Walter, est financée par le gouvernement afin d’explorer de nouvelles zones à cartographier et découvrir s’il y a de nouveaux gisements d’or ou de charbon, ou de nouvelles terres à coloniser. Composée des plus éminents scientifiques de la côte Est, Joseph Wallace est là pour photographier les régions traversées. Le voyage devrait durer plusieurs mois. Ce voyage, qui ne sera pas le dernier pour Joseph Wallace, et particulièrement sa rencontre avec les Indiens Sioux Oglalas, va bouleverser sa vie et la pratique de son art… Il va devenir Étunwan, Celui-qui-regarde.

 

Un récit qui vous happe par sa beauté, sa lenteur, sa puissance, par son propos et sa réflexion sur l'image, qui fait le lien entre dessin et photographie. Thierry Murat présente ses dessins comme des négatifs de photos argentiques. L’auteur à travers la photographie défend la nécessité de garder la mémoire des traditions et de la sagesse indienne. Ce livre est un magnifique voyage introspectif sur la vie et la conquête de l'Ouest, une confrontation entre deux mentalités, deux visions de la vie. Sous couvert de missions scientifiques, le gouvernement explorait et prenait possession de ces espaces vierges. Poussé par la soif de conquête et de progrès, l'état brisait, écrasait ceux qui entravaient son avancée. Le photographe Joseph Wallace face à la quiétude et l'harmonie trouvées auprès des indiens, voit ses certitudes vaciller. Il va connaître « un détachement lent, progressif, physique et cérébral » qui va peu à peu l'éloigner de son milieu d'origine.  Une belle chronique humaniste dans les États-Unis du XIXème siècle. Un livre magnifique et émouvant.

07.04.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

9782260021339_1_75.jpgLa petite femelle

Philippe Jaenada   R JAE

 

 

 

 

En Mars 1951, Pauline Dubuisson tue son amant à coups de révolver. Son passé ne plaide pas en sa faveur et elle est condamnée dans l'approbation générale. Son procès est très médiatisé.

Que Pauline soit coupable, Philippe Jaenada n’en disconvient pas, mais il cherche à comprendre pourquoi personne n’a jamais voulu écouter ce que Pauline avait à dire, elle qui, durant tout cette horrible affaire, n’a jamais menti. Ce roman est le récit de la quête interminable, quasi obsessionnelle, que Philippe Jaenada a menée pour révéler la vérité la plus intime de cette femme.

 

L'auteur va mener une enquête policière, journalistique et historique très minutieuse et détaillée et tenter de réhabiliter Pauline. Un travail de documentation colossal, un roman puissant et passionnant écrit à la fois avec obsession, émotions et recul sur une fille en marge. Une histoire sombre rapportée avec un souci d'exactitude, mais aussi avec humour grâce aux nombreuses digressions propres à l'auteur. Jaenada nous brosse un portrait très éloigné de la meurtrière froide et monstrueuse. En épinglant savoureusement les injustices, il nous présente une femme indépendante, en avance sur son temps condamnée par les conventions étriquées des hommes. C’est l'histoire d'un acharnement judiciaire envers une femme incapable de se faire comprendre et trop fière pour se défendre contre certains requins des Tribunaux (avocat, procureur, juge). Philippe Jaenada ne la réhabilite pas, il montre simplement que son procès n'aura été qu'une vague fumisterie.

Jaenada ne s'attache qu'à l'authenticité des faits qu'il reprend un à un, relisant tous les témoignages, tous les rapports, toutes les archives, tous les documents la concernant. La Petite femelle se lit ainsi comme une formidable enquête policière. Pauline est fascinante, insaisissable, tragique, et donc ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente. Le fait que l'auteur ne se cantonne pas à la vie de Pauline DUBUISSON permet d'apprendre des choses sur les périodes et les contextes traversés…. Malgré le tragique du sujet, l'auteur sait aussi relativiser et garder un humour qui contribue au plaisir de cette lecture.

03.04.2017

Roman, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

41YA9eNU6FL._SX195_.jpgLa cheffe, roman d'une cuisinière

Marie NDiaye    R NDI

 

 

 

 

Le narrateur, cuisinier, raconte la vie et la carrière de la Cheffe, une cuisinière installée à Bordeaux qui a connu une période de gloire, et dont il a longtemps été l’assistant – et l’amoureux sans retour.

Née dans une famille d’ouvriers agricoles, cette adolescente ascétique et déterminée devient employée de maison très jeune. Elle va découvrir l’art culinaire en préparant les repas pour ses premiers employeurs. Dès le premier dîner, elle met en œuvre ce qui sera la base de sa gastronomie future : sécheresse, sévérité, simplicité. Quelque temps plus tard, elle ouvre un restaurant, La Bonne Heure, où le tout-Bordeaux se presse. Dès son embauche, le narrateur se dévoue corps et âme à sa patronne. Il deviendra au fil des années son confident et ami, mais jamais son amant. La vie de la Cheffe, entièrement vouée à l’invention culinaire, semble parfaitement réglée. Son malheur vient de sa fille unique, un concentré d’aigreur, de rancune et de frivolité. Après avoir suivi des études de commerce, la jeune fille fait main basse sur le restaurant de sa mère, qui n’oppose aucune résistance. Elle y applique des règles de marketing absurdes, contrevenant à l’esprit janséniste originel, et le restaurant se voit retirer son étoile. La cuisinière met alors la clef sous la porte et disparaît, laissant le narrateur anéanti. Cependant la Cheffe n’en a pas fini avec la vie ni avec la cuisine… 

 

Laissez-vous entraîner dans une ribambelle de saveurs et d'épices à travers le parcours d'une jeune prodige de la gastronomie. La cuisine, qui est au centre du récit, est vécue comme une aventure spirituelle, presque un état de la sainteté. L’émotion grandit au fur et à mesure de la lecture, jusqu’à la dernière ligne.  Au fil des souvenirs et anecdotes une quête d'identité se dessine. Ce roman rend un bel hommage avec une maîtrise parfaite de la langue ! Un roman tout simplement savoureux et captivant !

25.02.2017

DVD, coups de cœur du Club "Troc Cultures"

 269651.jpgUmrika

Prashant Nair Suraj Sharma Tony Revolori Prateik Babbar

DVD UMR

 

 

Les habitants de Jivatpur sont galvanisés par le voyage de l’un d’entre eux, parti conquérir «Umrika». L’Amérique, ils la découvrent à travers les cartes postales qu’il envoie. Mais quand il cesse d’écrire, son petit frère se lance à sa recherche.

 

Dépaysante et humaine, cette comédie dramatique est à la fois belle et poignante. Le film aborde des thèmes aussi graves que l'immigration, le fossé entre les cultures, le décalage entre grandes villes et la vie à la campagne. On se régale de la vision naïve et décalée de l'Amérique qu'ont les indiens du petit village. Dépaysante et humaine, cette comédie dramatique déconstruit habilement les fantasmes et mythologies des eldorados, quels qu’ils soient. Une jolie découverte illuminée par le comédien Suraj Sharma. Ce film sensible, généreux et bourré de charme traite avec subtilité des rêves d'évasion et de la fascination qu'exercent l'Amérique et les cultures occidentales sur des peuples privés d'opulence.

Prashant Nair aborde des thèmes aussi graves que l’immigration, le fossé entre les cultures, le décalage entre les grandes villes et la vie à la campagne, avec un humour teinté d’une réjouissante ironie. On se régale de la vision très naïve et décalée de l’Amérique qu’ont les Indiens du petit village.